La réserve
naturelle nationale
de Nohèdes

La cartographie des habitats naturels en a révélé près de 80 que l’on peut regrouper en cinq grands ensembles : milieux rocheux (falaises, éboulis), milieux humides (dont tourbières), milieux aquatiques et fontinaux (sources), milieux ouverts (pelouses, prairies, landes) et milieux forestiers.

Au nord, le mont Coronat abrupt, formé de roche calcaire se drape de forêts sur des centaines d’hectares. Le massif du Madres granitique recèle en haute altitude une série de tourbières et de lacs. Au dessus de 2300 m d’altitude, il est recouvert de pelouses alpines. Ainsi en quelques kilomètres, selon les expositions, et l’altitude nous passons de la méditerranée, par les ambiances océaniques jusqu’à la rigueur hivernale quasi arctique.

L’influence méditerranéenne et continentale, l’étagement altitudinal, la diversité des expositions, la géologie et la présence d’une grande variété de milieu contribuent à créer des conditions favorables à une biodiversité remarquable.

Il existe ainsi plus de 1100 espèces végétales recensées sur un territoire de 2100 hectares. Parmi elles, quelques 41 espèces d’orchidées se développent dans des stations précises.

Cette richesse floristique est connue depuis longtemps par différentes générations de botanistes. La réserve naturelle est une des rares stations mondiales connues de l’Alysson des Pyrénées. Cette petite plante relique tertiaire bénéficie de ce territoire protégé pour se développer.

Dauphinelle des montagnes, bugrane d’Aragon, genêt cendré des Ausétans, saule des lapons, botryche à feuilles de matricaire ou encore endressie des Pyrénées sont autant de raretés concentrées dans ce réservoir de biodiversité.

L’omniprésence de la forêt, et les fortes pentes constituent des zones refuges pour la grande faune. Nous retrouvons sur le site de nombreux représentants de la grande faune sauvage des Pyrénées : le cerf élaphe, les chevreuils et les emblématiques isards.

Au niveau des petits carnivores, la genette, le chat forestier, le renard et la loutre sont bien présents.

Au niveau des galliformes, les grand tétras et la perdrix grise des Pyrénées sont bien implantés. Les grands rapaces tels l’aigle royal, le faucon pélerin, le gypaete barbu gratifient le ciel de leur belle allure.

Dans les cours d’eau on trouve le rare desman des Pyrénées mais aussi quelques amphibiens parmi lesquels le calotriton des Pyrénées.

Le lézard des souches et le lézard vivipare font parti des 14 espèces présentes dans la réserve naturelle. La réserve abrite également 14 espèces de chauves-souris. Des espèces plus discrètes ou moins connues du grand public trouvent refuge sur ce riche territoire et pas des moindre !

Pour les lépidoptères, on peut citer l’Apollon, le Semi-Apollon, la Proserpine, le Nacré de la Bistorte, la Piéride de l’Æthionème et la très localisée sous-espèce pyrenesdebilis du Damier de la Succise.

59 espèces d’orthoptères parmi lesquelles Pseudochorthippus parallelus erythropus, Stenobothrus grammicus, Stenobothrus festivus, Gomphoceridius brevipennis, Sorapagus catalaunicus, Paracaloptenus bolivari, Dolichopoda linderi, Celes variabilis, Chrysochraon dispar et Saga pedo sont également présente dans la réserve naturelle de Nohèdes.

23 espèces d’odonates ont également été inventoriées. L’inventaire des fourmis a quant à lui révélé quatre-vingt-quinze espèces recensées ce qui représente plus des trois septièmes de la myrmécofaune française et un cinquième de celle d’Europe !

L’inventaire de Vincent Hugonnot dénombrant 344 taxons de bryophytes fait de cette réserve un site exceptionnellement riche. On pourra notamment citer Mannia triandra et Orthotrichum rogeri, deux taxons relevant de l’Annexe II de la Directive « Habitats-Faune-Flore ».